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Jean Moulin Chef et héros de la résistance intérieur

Figure phare de la Résistance lors de la

Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin

est le plus jeune préfet de France en 1937.
Il s’opposa à l’occupant allemand dès 1940

et créa, sous l’égid du général de Gaulle,

le Conseil National de la Résistance.

Torturé par la Gestapo, il meurt le 8 juillet

1943 dans le train qui le conduit en Allemagne.

Jean Moulin Chef et héros

       de la résistance.
(Photo prise en 1939)

Il est nommé préfet de l’Aveyron, à Rodez, en janvier 1937, puis muté en Eure-et-Loir, à Chartres, quelques mois avant la déclaration de la guerre.
En septembre 1939, il s’engage comme sergent-mitrailleur dans l’armée de l’air, mais doit regagner sa préfecture sur l’ordre du ministre de l’Intérieur.

Dans l’exode général qui suit la percée du front en juin 1940,  il reste seul à son poste, et, le 17 juin, en grande tenue, accompagné d’un représentant de l’évêque revêtu de ses habits sacerdotaux et d’un conseiller municipal ceint de l’écharpe de maire,  il attend les troupes ennemies dans la cour de la préfecture.

Alors qu’il s’apprête à défendre les droits de la population, les Allemands veulent l’obliger à signer un protocole qui accuse les troupes
françaises en retraite d’avoir massacré des civils. Il refuse. Ils le traînent alors devant les cadavres déchiquetés des prétendues victimes et le torturent jusqu’à l’épuisement de ses forces mais n’en viennent pas à bout.

 

Aucune autre voix que la sienne ne peut dire aujourd’hui son supplice,
faire après lui l’atroce récit du martyre qu’il a vécu :  « C’est une effroyable mise en scène. II ne faut pas être grand clerc pour voir que ces malheureux, dont le corps est criblé d’éclats, sont simplement des victimes du bombardement.
Hélas, j’ai trop parlé, trop bien découvert leur jeu macabre. Alors, avec des regards chargés de tout ce qu’un être humain peut contenir de haine, ils se jettent sur moi, et, à plusieurs reprises, leurs poings s’abattent sur ma tête, sur mes épaules, sur ma poitrine. […] Dans l’obscurité du réduit, avec cette odeur fade de cadavre qui me prend aux narines, j’ai comme un frisson de fièvre. Alors, je sens que je ne pourrai pas résister ».

 

Ramené à Chartres, il est enfermé dans la conciergerie de l’hôpital,
averti qu’il serait conduit, à nouveau, le lendemain, sur le lieu de son
supplice. Et, pour ne pas céder, pour sauver son honneur et l’honneur
de l’armée française, il se coupe la gorge avec un débris de verre.
Retrouvé le lendemain au milieu d’une mare de sang et transporté
à la préfecture, il échappe à la mort par miracle.

 

Le 2 novembre 1940, le gouvernement de l’État français le relève de ses
fonctions. II se réfugie en zone sud et, sous l’identité de Joseph Mercier,
professeur de droit dans une université américaine, il prend contact avec les premiers mouvements de Résistance qui se forment dans le Sud-Est, puis il s’échappe de France en août 1941, rejoint Londres par l’Espagne et le Portugal, et prend immédiatement contact avec le général de Gaulle.

 

Ses qualités, son énergie et sa farouche résolution l’imposent entre tous les volontaires de la France libre pour les missions les plus importantes et les plus périlleuses.

 

L'unification des mouvements de résistance en zone sud

 

Chargé par ce dernier de coordonner l’action des mouvements de Résistance dans la zone sud, il est parachuté près de Salon-de-Provence le 1er janvier 1942.

Il réussit à convaincre les chefs des trois grands mouvements de cette zone soit Henri Frenay, créateur de Combat, Emmanuel d'Astier de la Vigerie, qui a fondé Libération-Sud et Jean-Pierre Lévy  à la tête de Franc-Tireur,de séparer l'action militaire de l'action politique et ainsi fusionner leurs éléments paramilitaires en une Armée secrète placée sous le commandement du général Charles Delestraint; puis, plus tard, de constituer les mouvements unifiés de la Résistance.

Simultanément, Jean Moulin crée le Comité général d'étude (CGE), chargé de préparer les mesures législatives et aministratives à prendre à la libération.
Totalement démuni, sans agent de liaison, sans dactylo, sans secrétaire, chiffrant ou déchiffrant lui-même les télégrammes, préparant ses rendez-vous et s'exposant à des risques considérables, Jean Moulin demande à Daniel Cordier, rencontré le 1er août 1942, d'assurer son secrétariat.

 

Une double vie

 

Sans jamais faillir à sa mission, Jean Moulin parvient à organiser,
parallèlemement à sa vie clandestine, une vie officielle lui servant de
couverture, et dans laquelle il conserve sa véritable identité.
Officiellement domicilié à Saint-Andiol où il se rend tous les quinze jours,
il passe parfois à Montpellier où habitent sa mère et sa sœur et, à partir de l'automne 1942, descend jusqu'à Nice où, le 9 février 1943,
est inaugurée en son nom une « galerie d'exposition et de vente
de peintures, dessins et sculptures modernes », la galerie Romanin,
dont il confie la gestion à Colette Pons. Avec elle, il rencontre Aimé Maeght, Bonnard, Chabaud. Lors de son passage à Paris, en avril 1943, Moulin visite plusieurs galeries et achète quelques toiles.

 

Après quelques mois, il repart pour Londres en avion, et, sous l’identité du caporal Mercier, il y est fait Compagnon de la Libération avec la citation suivante : « Chef de mission d’un courage et d’un esprit de sacrifice exemplaires. A, en personne, établi la liaison entre les zones françaises combattantes et les mouvements de résistance en France, déployant,pour y arriver, une ardeur exceptionnelle. »

 

Jean Moulin repart alors de Londres par avion pour réaliser sa tâche
considérable de faire l’unité de cette Résistance française qu’il a déjà
ralliée à la France libre et dont il est maintenant le chef. 
Il réussit contre tout espoir à unifier les groupes épars dans le pays,
à intégrer tous les partis politiques, tous les organes  syndicaux,
à leur donner une organisation et à les plier à une commune discipline.

 

Création du Conseil national de la Résistance (27 mai 1943)

 

Délégué général du Comité national en France occupée, Jean Moulin, qui se fait appeler Régis, puis Rex et Max, pour ne retenir que quelques-uns de ses pseudonymes , dispose de crédits et de moyens de transmission.
Il met sur pied une véritable administration clandestine de la Résistance et devient dès lors l’intermédiaire obligé entre la Résistance intérieure et le général de Gaulle, dont il fait admettre l’autorité. À son domicile parisien de la rue du Four, le 27 mai 1943, il préside le premier Conseil national de la Résistance (CNR), qui doit être à ses yeux le reflet de la plus large union nationale. Non sans mal, il parvient à se faire admettre en tant que chef du CNR qui réunit les chefs de tous les groupes de résistance française.
II y a rang de ministre du Comité de Libération nationale d’Alger sous le
nom de Monsieur X.

Capturé par les SS la Résistance est décapitée

Quelques jours plus tard, le 9 juin 1943, le général Delestraint, chef de l’Armée secrète, est arrêté par les Allemands. Pour prendre les mesures qui s’imposent, Jean Moulin convoque les chefs de la Résistance en zone sud.
Mais, à la suite d’une probable trahison, il est capturé le 21 juin 1943 par un commando SS lors d’une réunion à Caluire près de Lyon, où il s’est  rendu sous le nom de Jacques Martel pour répartir aux chefs  militaires les
commandements de l’Armée secrète.

 

Emmené à la Gestapo de Lyon avec d’autres résistants, Interné au fort Montluc,il est rapidement identifié comme étant Max, le chef de la Résistance française.« Je ne savais pas que c’était si simple de faire son devoir quand on est en danger » avait dit Jean Moulin. Face à ses tortionnaires, il faitpreuve d’un courage exemplaire. Ses camarades le voient passer un jourdéfiguré.Transporté à Neuilly, il meurt des suites de ses sévices au cours de sa déportation en Allemagne.

Chaque année, le Comité organisera une cérémonie au Mémorial Jean Moulin à Salon de Provence. Journée Nationale de la Résistance tous les 27 mai.

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