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"Le Camp d'internement de Lambesc"

En 1940, un peu moins de 2.000 habitants sont recensés à Lambesc. Le village vivait principalement grâce à l'agriculture et la petite industrie de la converse: il compte trois conserveries dans son agglomération.
Ces conserveries ont pour nom Gillet & fils, Ours ainsi que Barbier & Dauphin. La première d'entre elles "Gillet & Fils" est réquisitionnée pour abriter les internés qu'on ne garde plus dans la Tuilerie des Milles,provisoirement fermée le 18 avril 1940.

Le camp d'internement de Lambesc (1940)

La conserverie Gillet & fils qui a servi de camp d'internement en 1940 sous l'occupation , deviendra la conserverie Beaudoux & Cie, puis de nos jours l'Espace Beaudoux.....

le commandant du camp, le capitaine Charles Goruchon conduit le transfert officiel depuis Les Milles jusqu'à la conserverie Gillet & fils qu'on appellera plus tard conserverie Beaudoux & Cie.
Plusieurs centaines de prisonniers et une centaine de gardes rejoignent Lambesc; on suppose que ces hommes sont arrivés au village par le train, grâce à la ligne de chemin de fer qui reliait Aix-en-Provence et Salon.
Les internés sont logés parmi les étages de l'usine; lorsqu'ils ne sont pas de garde, les officiers ont domicile chez l'habitant.
La conserverie Gillet & fils se situe à quelques centaines de mètres de la mairie, route de Caireval: ses locaux sont aujourd'hui en grande partie détruits, seul subsiste les anciens bureaux qui sont depuis des salles de musique et de danse, des logements et des parkings qui occupent son emplacement.
Le mess des officiers est en face de la mairie, sur l'emplacement de l'actuel syndicat d'initiative; les internés prennent leurs repas à l'usine Barbier-Dauphin qui se trouvait sur l'actuelle place du marché.

 

Il est extrêmement difficile de reconstituer ce que fut entre avril et juin la vie quotidienne des internés.
La conserverie n'existe plus, une épaisse chape de silence a longtemps recouvert cet épisode de la Seconde guerre mondiale. On ne dispose pas, comme c'est le cas pour les Milles d'un récit comme Le Diable en France de Lion Feutchwanger. Les internés "les plus prestigieux" des Milles, ceux que l'on retrouve fin juin dans la Tuilerie et dans le Train des Milles (Max Ernst ou bien Franz Hessel) n'ont pas connu Lambesc.
On peut conjecturer que la vie à Lambesc est un peu moins rude qu'aux Camps des Milles : l'âcre poussière rouge des briques n'accapare pas les poumons des exilés, la nourriture est médiocre. Des dessins montrent des paillasses superposées, un regroupement en dortoirs ; il y a des points d'eau au rez- de-chaussée, des commodités et un arbre dans la cour, les malades sont envoyés au Couvent des Religieuses de Saint Thomas de Villeneuve.
Ce qui demeure prégnant, c'est l'absence des femmes, la grande promiscuité infligée aux hommes, les arrivées et les départs.
Tout reste profondément anxiogène : l'absurdité de la situation (au nom de quel aveuglement bureaucratique, des étrangers pour la plupart anti-nazis sont-ils devenus des suspects ?), le manque d'informations et de contacts avec l'extérieur, l'angoisse quand
on songe à la venue prochaine dans le Midi des troupes allemandes
n'ont pas de cesse.

 

Trois-cent quarante-trois internés étaient dans le Camps d'internement de Lambesc, il fonctionnera entre le 18 avril et le 22 juin 1940.

 

-179 allemands,

-128 autrichiens

-25 de "nationalité inconnue" : 8 polonais, 1 russe, 1 tchèque et
1 apatride, "né dans la partie russe de la Pologne".

226 d'entre eux ont moins de 40 ans.
Le plus jeune interné a 18 ans, le plus âgé en a 63.

Parmi ceux qui passent par Lambesc, 79 hommes ont servi dans la Légion étrangère,

32 d'entre eux ont été médaillés.
21 fiches portent la mention "israélite".

 

Stèle en mémoire du camp d'internement de Lambesc en 1940
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