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L'espion des nazis "Erick" fait tomber le maquis de Ste Anne
                  Les collaborateurs et criminels nazis 

                                 Le rapport Flora.

I) L'espion des nazis "Erick" fait tombé le maquis de Sainte Anne
Extrait du site de Monsieur Paul Lombard:

 

(......) Une trahison venant d'en "Haut" ne faisait donc aucun doute.

 

Aussi, toujours d'après le rapport de la Gestapo du 6 Juillet et dès le début, nous en avons l'explication.

Je cite : "D'après les indications données par un chef offensé et véreux de la Résistance, celui que nous désignerons au cours du présent rapport sous le nom de l'Agent "ERICK", sur ses indications à notre service nous avons pu entreprendre, le 6 Juin 1944,
l'action connue sous le nom du cas "CATILINA", contre les Giraudistes "GANT", Groupe d'Action Militaire, et contre les Gaullistes M.U.R. (Mouvement Unifié de la Résistance) qui s'étaient réunis officiellement en Février 1944 pour former les F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur."Fin de citation.

ERICK, nous l'apprîmes à la Libération, était un officier français, fils adoptif d'une bonne famille marseillaise. Offensé de ne pas avoir obtenu l'avancement espéré, il était devenu aigri et véreux. Pour 5 millions de francs en 1944 (ce qui représentait environ 1 250 000 francs en 1972), il n'hésita pas à monnayer sa collaboration avec la Gestapo.

ERICK avait été parachuté dans notre région en Mai 1944.
Brusquement, sans nécessité et sans avoir été torturé, il se mit au service de la Gestapo marseillaise à la tête de laquelle officiait le sinistre Ernst DUNKER dit DELAGE, Chef de la Gestapo et tortionnaire à l'occasion.

Celui-ci reçut une première lettre d'ERICK qui lui proposait ses services pour 5 millions de francs et sans autres explications. DUNKER, qui en recevait beaucoup d'autres similaires, et croyant la missive sans intérêt, la jeta au panier.

 

ERICK récidiva. Il offrit, dans ce second courrier, quelques noms de Résistants
connus de DUNKER, mais qui restaient introuvables. DUNKER comprit à ce moment là,
qu'il tenait peut-être un informateur inespéré.

Rendez-vous fut donc pris entre les deux hommes et le marché conclu.
Après les dénonciations du 6 juin, ERICK déballa tout et le 10 juin 1944, donna
des renseignements très précis sur les maquisards campant dans la forêt
entre CHARLEVAL et LAMBESC. (......)

La suite nous la connaissons, le 12 Juin 1944 au matin, après un encerclement
de la chaine des Cotes et la veille le 11 juin un dispositif à bouclement des villages,
des unités française de la 8ème division du 3ème régiments de Brandebourg
(de la Wehrmach spécialisés dans l'infiltration, l'espionnage, la destruction des maquis),
la 244ème division d'infanterie de la Wehrmach, des unités de la Lutwaffe de Salon
de Provence, et la R.A.D attaque le plateau de Saint Anne.
Après de nombreux échange de coup de feu ayant fait des morts et blessés des deux
cotés; cette résistance inattendu du maquis, oublige les allemands à mettre le feu
aux collines pour les délogés. A court de munitions et avec une suprématie d'arme
supérieur à la leur, les maquisards se replient, ceux qui ne passeront pas au travers
des mailles du filet allemand seront fusillés sur place, ou emmenés et torturés et tués
plus tard.
Jusqu'en juillet 1944 les allemands avec leurs unités spéciales chasseront les maquisards
qu'ils n'ont pas pu arrêtés dans la région de la Chaine des Cotes.

 

La collaboration "d'Erick" continue dans la région, jusqu'à sa mort
Extrait du site de Monsieur Paul Lombard:

 

 

 

ERICK poursuivit sa "collaboration" avec DUNKER et notamment dans les affaires
de CADENET, LOURMARIN, CUCURON, LA MOTTE, GRAMBOIS, LA TOUR d'AIGUES et
PERTUIS, SAINTE ANNE. On assistera alors à la fusillade de dizaines de patriotes.

Néanmoins, par ses demandes incessantes d'acomptes, ERICK irritera DUNKER.
Selon lui, les informations qu'il lui fournissait n'étaient que trop fragmentaires,
du moins à son goût."Excédé par les croissantes prétentions d'ERICK qui devenait
non seulement un vendu à toutes les causes, mais un ennemi personnel éventuellement
dangereux, DUNKER décida de le faire supprimer."
"Début Août 1944, il le convoqua Rue Paradis et le fit transporter, vers les Baumettes,
sous escorte de deux gardiens. Au détour d'un sentier, le véhicule s'arrêta. ERICK et
ses gardiens descendirent. DUNKER suivait le groupe à quelques pas. Soudain la voix
du SCHARFÜHRER s'éleva. Il cria en allemand aux gardiens "Exécutez-moi ce traître !".
Puis, il reprit la phrase en français. Double coup de feu. ERICK tomba, foudroyé.
DUNKER, calmement, s'approcha du corps et lui asséna le coup de grâce.
Il repoussa du pied la forme sanglante dans les buissons du chemin.
Une heure plus tard, le cadavre avait disparu. On ne le retrouvera jamais".(.........)


 

SS-Scharführer Ernest Dunker "Delage"

     Le SS-Scharführer Ernst Dunker dit Delage  est le Chef de la Gestapo au 425 rue Paradis à Marseille, avec son equipe de tortionnaire sadique, ils excellent dans les tortures et les meurtres.

Cet ancien trafiquant, voleur et proxénète berlinois était le chef de la section IV de la Gestapo, à Marseille.
Ernst Dunker était plus actif que son supérieur le « Kommandeur Â» Rolf Mühler, chef de la Gestapo pour la région marseillaise.
Hommes de mains, mouchards, tortionnaires et prostituées, Delage a recruté près de 400 personnes dans la pègre marseillaise, pour ses séances de tortures dont les cris et les hurlements étaient audibles jusque dans la rue.

A la Libération, Ernst Dunker est arrêté à Paris puis ramené à Marseille.
Le 24 janvier 1947, le Â« criminel de guerre Â» est condamné à la peine de mort et au franc symbolique de dommages et intérêts par le tribunal Militaire de Marseille. « Nous n’avons pas tous le bonheur d’être Français et, malheureusement, je suis Allemand Â», déclara Delage devant le tribunal.

Tandis que son supérieur le SS Sturmbannführer Rolf Mühler fut gracié et rentra en Allemagne, Ernst Dunker fut fusillé le 6 juin 1950.

Les chefs de la Gestapo et collabos

De Gauche à Droite:

- SS-Sturmbannführer Bernhard Griese
- Antoine Lemoine Préfet de la Région
- SS Sturmbannführer Rolf Mühler (commandant de la Police de Sécurité Marseille, supèrieur de Ernst Dunker)
- René Bousquet (secrétaire général de la police de Vichy)
- Pierre Barraud (Maire de Marseille)

 

II) Les collaborateurs et criminels nazis

 

Jean Barbier (chef du groupe d'action du PPF à Grenoble, travaille pour la Gestapo): Part avec les Allemands en août 1944, essaye de déserter, arrêté, il est déporté à Mauthausen. Libéré par les Américains en mars 1945. Reconnu par des témoins, réussit à s'enfuir. Condamné à mort par contumace. Revient en France sous un faux nom, s'installe à Marseille d'où il est originaire en 1946. Dénoncé en 1962 par une de ses anciennes victimes, il est de nouveau condamné à mort en juillet 1965. Gracie par de Gaulle.
 

Ernest Dunker, alias Delage ancien truand berlinois, service de renseignement,
cassé de son grade puis réintégré dans la SS où il deviendra Obersturmführer.
Dès 1943, est chef du bureau IV du KDS de Marseille) : arrêté à la Libération,
il est condamné à mort à Marseille le 24 janvier 1947 et fusillé le 6 juin 1950.

 

August Moritz, (SS, Sipo-SD à Orléans, organise de nombreuses déportations,
livre à la Milice Victor Basch) : condamné à mort par contumace à Marseille
le 30 janvier 1954 et à Lyon le 25 novembre 1954, réussit à se donner une façade d'antifasciste en Allemagne et collabore à la reconstitution des Archives de l'Association des Victimes du Nazisme à Hambourg, démasqué par les Klarsfeld en 1973, employé de commerce à Hambourg..

 

 

Rolf Mühler, SS Sturmbannführer, chef du KDS de Lyon, nov. 1942 au printemps 1943, puis de celui de Marseille 1943- juin 1944 : Se fait muter discrètement dans la Wehrmacht en juin 1944. Reconnu, arrêté et livré par les Américains, jugé en 1954.
Condamné à mort. Gracié, libéré en 1962.
Meurt à Wüppertal en 1967.

 

Simon Sabiani, ancien député communiste passé au PPF de "Doriot" à Marseille, secrétaire général de la LVF en zone Sud, fait des visites sur le front de l'Est. Au moment du débarquement de Provence, le 15 août 1944, s'enfuit en Allemagne, puis en Italie et de là, en Argentine. Revient en Espagne en 1954 où il vit encore deux ans sous le nom de Pedro Multedo. Meurt en 1956.

 

François Spirito, (gangster marseillais, indicateur du SD de Marseille, fait des

coups à Paris avec ceux de la rue Lauriston.): disparaît en 1944 grâce à ses relations avec la mafia. Réapparaît aux Etats-Unis en 1948. Extradé en 1954, acquitté faute de preuves. Mort à Marseille en 1967.

III) Rapport Flora

Rapport final de l'enquête sur l'affaire « Flora » concernant les mouvements de résistance gaulliste ou « Mouvements Unis de Résistance en France ») est le premier et le plus célèbre des trois rapports secrets établis par Ernst Dunker, alias Delage, l'un des chefs de la SIPO-SD (Gestapo) de Marseille, et retrouvés après la Libération.

 

Le rapport Flora fait le bilan d'une des plus terribles opérations de répression qu'ait eue à subir la Résistance intérieure française.
Dans la Région R2, ce sont quasiment toutes les organisations et services des MUR qui sont touchés tandis que les responsables régionaux et départementaux sont arrêtés ou en fuite. Les effets de l'affaire Flora ne vont pourtant pas se limiter à cette région, mais atteindre rapidement Lyon et Paris, là où se trouve la direction
nationale de la Résistance.

L’ampleur de la répression a été avant tout provoquée par le retournement de cinq résistants arrêtés et passés au service de la Gestapo. Les trahisons les plus graves sont celles de Léon Brown, alias Brunet, responsable régional des Groupes Francs à Toulon, et surtout de Jean Multon, alias Lunel, secrétaire de Maurice Chevance, alias Bertin, chef régional de Combat, devenu également le premier chef régional des MUR. Arrêté le 23 avril 1943 à la taverne Charley, 20 boulevard Garibaldi, Multon parle sans qu'aucune contrainte physique n'ait été exercée contre lui et accepte de collaborer.


Ce retournement aura des conséquences dramatiques car Multon est, du fait de ses fonctions dans la Résistance, très au courant du fonctionnement de l'organisation tant à Marseille qu'à Lyon.

Après avoir donné toute satisfaction à Dunker et à la Gestapo de Marseille, Multon est transféré le 24 mai au SD de Lyon où, en compagnie de Robert Moog, il permet de faire arrêter Marie Reynoard, Berty Albrecht, René Hardy, le général Charles Delestraint, l'arrestation de ce dernier entraînant celles de Joseph Gastaldo et Jean-Louis Théobald. Ces arrestations fourniront à la Gestapo les moyens de resserrer l'étau autour de Jean Moulin et conduiront au drame de Caluire.

 

Contenu du rapport Flora
Le rapport Flora commence par une introduction qui indique l'origine de l’affaire, précise le périmètre de l'intervention et dresse un bilan numérique des arrestations opérées. Il fournit ensuite les noms des 241 personnes arrêtées ou identifiées répartis en quatre listes. Suit la liste des documents et du matériel récupérés lors des arrestations et des perquisitions, puis des informations sur l'organisation de la Résistance dans la Région 2. Il se termine par un bilan dont la conclusion est que "les Mouvements de Résistance Unis sont sans dirigeants et leur activité future tout à fait paralysée".

 

Origine de l'affaire Flora

Le rapport signé le 17 juillet 1943 par Dunker-Delage conclut une opération qui a
débuté le 14 avril 1943 à partir d'un renseignement découvert par hasard dans
une boite aux lettres lors de l'affaire Akropolis, menée fin février-début mars par l'Abwehr avec l'aide de la Gestapo, pour démanteler un réseau de rapatriementdes aviateurs britanniques accidentés.

 

Le rapport a été appelé Flora en référence à Thérèse Floiras, première personne arrêtée dans l'affaire car son nom et son adresse (8 rue Vitalis) avaient été trouvés dans une boîte à lettres du réseau Pat au bar Le Petit Poucet, 23 boulevard Dugommier, tenu par les époux Henri et Alexandrine Dijon.
À partir de Thérèse Floiras, la SIPO-SD put remonter vers les plus importants réseaux de la Résistance en zone sud.

 

Départements concernés par l'affaire Flora

L'opération Flora s'est déroulée dans 8 départements dont 7 dépendant de la Région R2 de la Résistance (Marseille, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes,
Vaucluse, Basses-Alpes, Hautes-Alpes) et un département relevant de la Région
R3 (Gard).

 

Listes des personnes arrêtées et identifiées dans l'affaire Flora

Le rapport Flora contient 241 noms, répartis en quatre listes, les deux premières énumérant par ordre chronologique d'arrestation les 122 personnes arrêtées dans le cadre de l'opération. Pour chaque personne, il est indiqué son nom, ses prénoms, son alias, sa situation familiale, sa religion, sa nationalité, la date et le lieu de sa naissance, sa profession, son activité dans la Résistance, sa date d'arrestation et la décision prise à son encontre.

 

• La première liste recense 105 personnes convaincues d'être des membres actifs, des auxiliaires ou d'être au courant de l'organisation. 28 d'entre elles sont des femmes et les 77 autres des hommes. La répartition par ville est la suivante: soixante-huit sont de Marseille, un de La Ciotat, deux d'Aix-en-Provence, treize de Toulon, trois d'Orange (dont le docteur Klotz arrêté à Toulon), dix-huit
des Alpes-Maritimes.

 

Le bilan numérique établi par Dunker indique que sur ces 105 personnes, en dehors des dix-huit résistants des Alpes-Maritimes remis à la police italienne, cinq ont été utilisés comme contre-agents, une a été transférée dans un autre service, une a décédé, trois sont à l'hôpital, deux gardés au service pour complément d'information et soixante quinze transférées en convoi à Fresnes.

En fait, ce seront finalement 78 personnes qui seront transférées à Fresnes puisqu'il faut inclure dans ce chiffrage les deux gardés au service et deux des hospitalisés tandis que, comme indiqué à la fin du rapport, Yvonne Baron sera remise à la police française et astreinte jusqu'à la Libération à résidence surveillée dans la Drôme. La presque totalité des 78 transférés seront ensuite déportés en camp de concentration où un grand nombre d'entre eux périront.
Dans la liste des déportés de la Fondation pour la mémoire de la déportation, on retrouve 70 des 78 noms transférés à Fresnes (dont il faut retirer Maurice Plantier qui a réussi à s'évader et Jean-Pierre Vidal, vraisemblablement Ted Coppin, agent britannique exécuté le 27 septembre 1943). Parmi ces 70 déportés,
vingt cinq sont déclarés décédés ou disparus et quarante six libérés ou revenus des camps.

 

• La seconde liste recense les 17 personnes relâchées faute de preuves, mais « quelques unes sous condition ». Parmi elles, l'épouse de Max Juvénal et le docteur Paul Bouchard, directeur de la clinique où a été soigné Maurice Chevance après son évasion.

 

• La troisième liste concerne une liste de 10 personnes identifiées dans le cadre de l'affaire Grossfürst. Trois d'entre elles ont été arrêtées (dont l'architecte François Spoerry qui sera déporté) et quatre sont recherchées (dont Auguste Floiras et son fils Lucien).

 

• Dans la quatrième liste, qui débute par Pierre Beinse, on relève 108 noms,parfois mal orthographiés ou désignés uniquement par leur pseudonyme, de personnes identifiées, certaines arrêtées soit par la police française, soit par l'OVRA (police politique fasciste italienne), soit par les services allemands hors de la Région R2, d'autres en fuite. On y trouve des responsables régionaux, comme Louis Martin-Bret, Max Juvénal, Maurice Chevance, Alfred Leenhardt (en fait Francis Leenhardt), Lorrin (en fait René-Georges Laurin), Édouard Alexander, Daniel Menta (en fait John Ulysse Mentha), Henri Sarie, Gaston Cat, André Aune, Dick (Raymond Vincent), Marcelle Bidault, Léon Théus, mais aussi nationaux, comme Jean-Pierre Carrière (en fait Raymond Fassin), Bruno Larat, Avricourt (Henri Aubry), Méchin (François Morin-Forestier), Alain (Daniel Cordier), Jean-Pierre Lévy, le capitaine Fresnay (en fait Henri Frenay), Raymond Aubrac, Jean Moulin, Dastier de la Viergerie (en fait Emmanuel d'Astier de la Vigerie), Jean-Louis Théobald, Didot (René Hardy), Charles Delestraint, Berthe (Berty) Albrecht.

 

Rapport Flora et affaire Hardy

La découverte du rapport Flora dans les locaux de la SIPO-SD de Marseille en septembre 1944 entraînera l'arrestation de René Hardy (alias Didot) le 11 décembre de la même année et sera, avec le rapport Kaltenbrunner, l’une des pièces à charge majeures lors de son premier procès qui a lieu du 20 au 24 janvier 1947.

En effet, dans le rapport Flora il est indiqué : « n° 106 Didot (pseudonyme).
Chef national de la section sabotage de MU, qui permit ensuite en tant que contre-agent du EK de Lyon de faire arrêter à Lyon lors de la réunion du 25 juin 1943 : n° 54 Moulin, Jean (alias Max, alias Régis), délégué personnel de De Gaulle, président du Comité directeur des MU, ainsi que cinq chefs des MU. ».

Mais la défense, dirigée par Maître Garçon, l'avocat de Hardy, obtint qu'il n'en soit pas tenu compte cours des débats, au prétexte que s'agissant d'un texte allemand, il ne pouvait être que suspect.

La valeur des informations que révèle le rapport Flora sur le rôle de Hardy dans l'arrestation de Jean Moulin continue pourtant à faire l'objet de controverses chez les historiens. Pour Jacques Gélin ou Jacques Baynac, il s'agit d'un document qui « fourmille d'erreurs » concernant les dates et les personnes. La raison en serait que « lorsque le 19 juillet, à Marseille, (Dunker) signe son Rapport Flora, c'est sur la base de ragots ramenés de Lyon par Multon qu'il rajoute in extremisles accusations contre Hardy ». Or, Multon n'était pas à Lyon au moment des faits et Klaus Barbie avait intérêt à cacher à sa hiérarchie qu'il s'était fait duper par Hardy lorsqu'il avait récupéré ce dernier le 10 juin à Chalon-sur-Saône après son arrestation dans le train Lyon-Paris. Cette explication est cependant réfutée par Jean-Pierre Azéma qui écrit au sujet du rapport Flora :
« Nous estimons que sa valeur tient au fait - répétons-le - qu'il est rédigé quelques semaines après les faits et surtout qu'il est à usage interne.
Nous avons déjà dit que les défenseurs de Hardy ont prétendu qu'il avait été désigné comme Gegenagent par les hommes du SD pour travestir son évasion. Mais c'est se méprendre sur le fonctionnement des services de répression allemands, mettre entre parenthèse le fait que le rapport Flora signalait qu'un certain nombre de suspects avaient pu s'enfuir. »

 

 

 

 

 

IV)  "Erick" l'espion à la solde d'Ernst Dunker

Pour savoir qui est en definitif, le traitre surnommé "Erick", à la solde d'Ernst Dunker "dit Delage"; qui vendit plusieurs maquis dont celui de Saint Anne sur la Chaine des Côtes entre Charleval, La Roque d'Antheron et Lambesc.
Nous devont nous tourner vers une affaire qui s'est produit bien après l'anéantissement de la résistance de la Chaine des Côtes.
En effet "Les rapports Catilina et Antoine", du 7 juillet 1944, et du 11 août 1944,
portent principalement sur les arrestations faites grâce à un agent double,
Maurice Seignon de Possel-Seydier (1), officier français envoyé par Alger pour instruire et coordonner la Résistance en Provence.
C'est sans doute en mai 1944 qu'il entre en contact avec Dunker.
Les renseignements qu'il lui donne permettent de monter le guet-apens d'Oraison où sont pris les membres du CDL des Basses-Alpes et d'arrêter un nombre considérable d'autres dirigeants de la Région R2, qui seront pour la plupart abattus à Signes les 19 juillet et 8 août 1944.

Le rapport Antoine fait état de 24 personnes arrêtées dont 17 exécutées et 4
déportées. Seignon indique aussi les lieux de rassemblement des maquis de
Charleval, Jouques et Sainte Anne. 80 résistants sont tués au cours d'une seule
opération de répression. 3 radios, Octave, Rubens et Paul, sont arrêtés.

 

V)  La mort de l'espion "Erick"

Maurice Seignon (2), alias « Erick » pour la Sipo-SD (La Police de sûreté et des services de sécurité administrée par la Gestapo), a fourni à cette dernière les
renseignements qui ont entraîné l'exécution de nombreux autres chefs de la Résistance.
Dunker qui méprise son indicateur (« J'avais de l'aversion pour ce traitre. C'était un
individu méprisable », déclare-t-il lors de son procès). Il l'abat lui-même le 7 août 1944 dans le quartier des Baumettes à Marseille.
Dans un premier temps, Seignon passe pour un résistant abattu par la Gestapo.
Sa trahison est bientôt connue grâce au rapport Antoine du 13 août 1944, établi par
la Gestapo, retrouvé à Marseille.
Elle a aussi été racontée par Dunker lors de son procès. Ce dernier sera arrêté à Paris en mai 1945, condamné à mort à Marseille le 24 janvier 1947 pour crimes de guerre et exécuté à Marseille le 6 juin 1950.

 

 

                                        extraite du livre de C.L.Flavian "Ils furent des hommes"

​

 

                                        extraite de wikipédia Rapports Catilina et Antoine

 

 

                                        extraite de wikipédia
 

 

 

 

Photo anthropométrique du SS-Scharführer Ernest Dunker

   Photo anthropométrique du SS-Scharführer, Chef  de la Gestapo de Marseille Ernest Dunker dit Delage lors de son arrestation. Condamné à mort le 24 février 1947 par le tribunal militaire de Marseille, il fut exécuté le 6 juin 1950.

L'espion"Erick" fait tombé le maquis de Ste Anne

"Erick" alias Noël dans la Résistance
 Maurice Seignon de Possel-Deydier,  liquidé d’une rafale de pistolet-mitrailleur par ses « patrons Â» allemands le 8 août 44 à Marseille. 

Les deux rapports secrets de la SIPO-SD de Marseille signés par Ernst Dunker (Dunker alias Delage) sont retrouvés après la Libération : le rapport Catilina du 7 juillet 1944 qui mentionne le nom d’un résistant exécuté à Signes et le rapport Antoine du 11 août 1944 qui en cite 24 autres. On apprend dans ces rapports que les arrestations des 25 résistants furent la conséquence de la trahison de Maurice Seignon de Possel-Deydier, alias Noël dans la Résistance,devenu l’agent Érick dans la Gestapo. Officier formé aux techniques du sabotage à Blida (Algérie), Maurice Seignon est parachuté en avril 1944 pour être instructeur dans les maquis en vue du débarquement en Provence. Pour des besoins d’argent, et peut-être aussi parce qu’il considérait que ses compétences n’avaient pas été reconnues, il propose à Ernst Dunker, alias Delage, le chef de la SIPO-SD de Marseille de lui donner contre trois millions de francs tous les renseignements nécessaires permettant de démanteler les maquis et les réseaux de résistants provençaux.   

 

 

 


 

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